Abidjan, 31 juillet, 2025 / 4:35 PM
Les membres de la Conférence épiscopale de Côte d’Ivoire (CECCI) ont appelé à un engagement renouvelé envers les principes démocratiques du pays afin d’assurer transparence et équité à l’approche de l’élection présidentielle d’octobre.
Dans un communiqué partagé avec ACI Afrique le mardi 29 juillet, les membres de la CECCI évoquent les précédentes élections du pays, marquées selon eux par des crises répétées, violences, fraudes, corruption et exclusions, malgré les proclamations des acteurs politiques en faveur des « idéaux de la démocratie ».
« Notre relation avec la démocratie, et plus précisément avec les élections, mérite une attention renouvelée car elle pose indéniablement des problèmes individuels et collectifs en termes de culture démocratique », affirment les évêques catholiques.
Ils expliquent que la démocratie « crée et installe les populations dans une culture démocratique qui exige l’organisation d’élections justes, transparentes et pacifiques ».
« Acquérir une culture démocratique et s’efforcer de la vivre pleinement sur le long terme nous semble être la voie à explorer dans un pays multiethnique, multireligieux, caractérisé officiellement par un taux relativement élevé d’analphabétisme, d’étrangers et surtout de pauvreté », ajoutent-ils.
La Côte d’Ivoire doit tenir son élection présidentielle le 25 octobre. Si aucun candidat n’obtient plus de 50 % des voix au premier tour, un second tour opposera les deux candidats arrivés en tête.
Cette élection intervient cinq ans après le scrutin controversé de 2020 et est largement perçue comme un test de la maturité démocratique et de la résilience institutionnelle du pays.
Dans leur déclaration du 29 juillet, les évêques estiment que la seule façon de prouver que la Côte d’Ivoire est un pays gouvernable est une réalité manifestée par une élection juste, facteur de régulation sociopolitique et de paix dans les démocraties modernes.
À cet égard, les membres de la CECCI insistent sur le fait que les élections sont un pilier essentiel de la démocratie, laquelle doit à son tour les renforcer. « Quand on parle d’élections, on parle de liberté, et il ne peut y avoir de liberté sans vérité. »
Avec les moyens dont elle dispose, la CECCI affirme que la Côte d’Ivoire peut raisonnablement et pratiquement surmonter les nombreux problèmes qui affectent la vie et portent atteinte à l’état de droit, à la liberté, à l’égalité, à la justice et à la paix.
« Ce pays dispose des leviers juridiques, traditionnels, éthiques et spirituels pour vivre une élection présidentielle pacifique et réussie du début à la fin », précisent-ils dans leur communiqué de 48 pages.
Les évêques expliquent que pour parvenir à dépasser ces défis, il suffit de la volonté et de la disposition à « éclaircir les malentendus, les lourdeurs et toutes les zones d’ombre, à travers un dialogue de vérité, menant à des solutions consensuelles ».
« La préservation du tissu social et de la paix exige et favorise cette démarche que nous, archevêques et évêques catholiques de Côte d’Ivoire, conseillons et encourageons ; car seule la vérité rendra les fils et filles de ce pays libres », soulignent-ils.
Dans leur déclaration, les membres de la CECCI estiment qu’il est grand temps que les leaders politiques aspirant à gouverner la nation ouest-africaine priorisent la paix, affirmant : « Le défi pour toute communauté humaine qui désire la paix est de créer les conditions optimales pour la paix. »
« Il est temps que nos dirigeants politiques, qui aiment tant la Côte d’Ivoire, prennent avec foi et engagement des mesures courageuses, au nom de Dieu, au nom de la Côte d’Ivoire, pour que la paix règne dans la vie quotidienne, dans les paroles et actes publics et privés », ajoutent-ils.
Face aux nombreux revers démocratiques des précédentes élections, les évêques s’interrogent : « Devons-nous désespérer des élections démocratiques dont la Côte d’Ivoire démocratique ne peut se passer ? Ou devons-nous simplement douter de la qualité des acteurs politiques qui, consciemment ou non, cherchent à altérer le sens et la pratique de la démocratie, fondée sur des normes juridiques et des valeurs philosophiques, morales et éthiques ? »
Les membres de la CECCI affirment cependant leur amour pour le peuple de Dieu dans le pays, ce qui motive leur attention constante « au pouls de la société et au climat de tension ».
Ils précisent que leur attachement au peuple de Dieu explique aussi leur vigilance face à « l’atmosphère nocive qui se dégage dans l’arène politique, résultant de l’absence de dialogue menant à un consensus sain ».
À propos des élections d’octobre-novembre, les évêques déclarent : « Les Ivoiriens attendent une élection de qualité, organisée par des institutions et des hommes de qualité. »
La qualité des élections, expliquent-ils, « signifie qu’elles doivent être pacifiques, c’est-à-dire avant tout exemptes de violence et conformes à la loi et aux normes éthiques ; ensuite, qu’elles doivent scrupuleusement respecter les principes universels de liberté, d’égalité, d’équité, de transparence, d’inclusivité, de sincérité et de régularité. »
Ils ajoutent que ces principes doivent être reconnus, tels que stipulés dans la Doctrine sociale de l’Église, comme fondements essentiels d’une vie démocratique authentique.
« Ce type d’élection est réalisable en Côte d’Ivoire. Il est temps de s’engager résolument dans la quête d’une élection présidentielle de qualité, pacifique et réussie du début à la fin », concluent-ils.
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